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Pourquoi le développement durable fait partie intégrante des chaînes d’approvisionnement pérennes

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Après avoir promis de créer un fonds mondial destiné à indemniser les pays moins développés pour les pertes et dommages causés par le changement climatique lors du sommet des Nations unies sur le climat (COP27) qui a eu lieu en novembre, les parties de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) ont convenu un mois plus tard que les entreprises doivent évaluer et déclarer leur dépendance à l’égard de la biodiversité, dans le cadre d’une série de mesures visant à protéger 30 % des terres et des océans de la planète d’ici 2030.

Le message était clair lors des deux événements : les pollueurs doivent faire état des dommages qu’ils causent à l’environnement et s’efforcer d’atteindre l’objectif de 1,5 degré. Rappelons toutefois que ce chiffre n’est pas une cible, mais un point de bascule. C’est le seuil critique où les systèmes entretenant la vie commencent à défaillir, où la fonte des calottes glaciaires devient irréversible et où la perte de terres habitables entraîne le déplacement de plus d’un milliard de personnes.

Comme d’autres l’ont souligné, le sort de la planète ne tient qu’à un fil et, face aux défis qui se posent, nous devons collectivement combler l’écart qui sépare les promesses de la réalité.

Bien que le climat soit à juste titre au centre des préoccupations, plus on se penche sur la question, plus on s’aperçoit que les problèmes touchant les gens et la planète sont tous liés les uns aux autres. Nous ne pouvons pas agir de manière isolée.

Les inégalités croissantes sont accentuées par la pandémie et le contexte géopolitique1, les espèces disparaissent à un rythme inédit depuis la dernière extinction massive et nous utilisons chaque année 60 % plus de ressources que la planète ne peut en régénérer. Cette situation n’est tout simplement pas viable et conduira à terme à l’effondrement du système.

Les deux sommets ont traité de nombreux autres sujets importants, mais ils soulignent clairement que les gouvernements appliquent une optique mondiale à la double crise du changement climatique et de l’appauvrissement de la diversité. Comme cette approche fait son chemin dans les réglementations, les entreprises peuvent s’attendre à être tenues responsables de l’empreinte environnementale de l’ensemble de leur chaîne de valeur, et ce, partout dans le monde.

Le défi que nous devons relever est le suivant : même si nous pouvons contrôler ce que nos propres organisations peuvent accomplir, c’est au niveau de la chaîne d’approvisionnement que se jouera la bataille pour le climat, la nature et d’autres enjeux de développement durable.

Le défi de la chaîne d’approvisionnement

Le défi est énorme. Selon le Carbon Disclosure Project (CDP), les émissions de gaz à effet de serre dans la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise sont, en moyenne, 11,4 fois plus élevées que les émissions provenant de ses activités2. Si les grandes sociétés se concentrent sur les émissions de portée 3, de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) risquent de ne plus pouvoir se conformer aux exigences de leurs acheteurs ou à celles des acheteurs de leurs acheteurs.

Les petites entreprises n’ont pas les données, les ressources, ni le savoir-faire des grandes sociétés, mais leurs besoins de financement peuvent être tout aussi importants. Selon une étude menée par la HSBC et le Boston Consulting Group, il faudrait consacrer aux PME près de la moitié des 100 à 150 billions de dollars américains nécessaires pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement zéro émission nette d’ici 2050.

«Le financement durable de la chaîne d’approvisionnement est un mécanisme de soutien essentiel dans le cadre de l’objectif zéro émission nette des entreprises. Chacun de nos clients atteint cet objectif différemment. C’est pourquoi nous nous efforçons toujours de proposer une gamme complète de produits de financement durable qui aident les entreprises à atteindre leurs objectifs d’affaires et de développement durable. Les grandes sociétés devront également collaborer avec leurs fournisseurs dans un contexte où elles se tournent vers des modèles d’affaires circulaires et repensent la conception de leurs produits. Elles peuvent coinvestir, communiquer des connaissances, partager des ressources, encourager l’innovation et favoriser l’adoption de nouvelles technologies. »

Aexplique Andrew Skinner | responsable en chef, commerce international et financement des comptes clients, Banque HSBC Canada

Pour relever ce défi, on devra adopter une approche sur trois fronts : les données, la technologie et une collaboration ciblée.

Mesure et gestion

Il est difficile de recueillir des données au cœur de la chaîne d’approvisionnement d’une entreprise. Il peut également s’avérer très difficile pour les fournisseurs de traiter avec une multitude d’acheteurs ayant des exigences différentes en matière de données.

Les entreprises doivent déterminer ce qu’elles doivent mesurer, si elles peuvent faire confiance aux données et la meilleure façon de les saisir et de les interpréter. Elles doivent également établir des critères de référence appropriés et trouver le moyen de garantir une conformité permanente.

L’existence de plusieurs normes et cadres complique davantage la situation. Même s’il y a des normes convenues, rien ne garantit que ce qui est bon aujourd’hui le sera encore demain.

Heureusement, des progrès sont réalisés dans certains de ces domaines. Dans le cadre du groupe de travail, la HSBC aide la Chambre de commerce internationale (CCI) à mettre en place un nouveau cadre mondial pour les normes de commerce durable, lancé lors de la COP273. L’international Sustainability Standards Board fait des progrès dans l’harmonisation des normes de déclaration et de divulgation de renseignements. Des organismes comme le Partnership for Carbon Accounting Financials et l’International Capital Market Association ont mis au point des critères de référence utiles.

Collaboration ciblée

Les grandes sociétés et leurs fournisseurs devront collaborer pour réduire l’empreinte environnementale des chaînes de valeur mondiales, au risque d’être distancés par des concurrents à plus faibles émissions de carbone.

Il faudra procéder très rapidement à de grands changements, qui toucheront d’abord les grandes sociétés, mais, à mesure qu’elles s’adapteront, ces changements se répercuteront sur le commerce international et frapperont les fournisseurs, notamment les PME. Elles devront à leur tour aider leurs acheteurs à se conformer aux critères ESG plus stricts et à fournir des renseignements à ce sujet. Si elles n’y parviennent pas, elles risquent d’être exclues des chaînes de valeur mondiales.

On constate déjà que l’approvisionnement est utilisé à cette fin : les fournisseurs se rendent compte un jour qu’ils ne répondent plus aux exigences de leur acheteur ou à celles de l’acheteur de leur acheteur.

Les modèles d’affaires doivent être modifiés, les méthodes de travail repensées et les chaînes d’approvisionnement restructurées.

Les chaînes d’approvisionnement mondiales sont actuellement en pleine mutation. Les tensions géopolitiques, les mesures de confinement liées à la pandémie et la hausse des prix de l’énergie ont contraint de nombreuses entreprises à reconsidérer la provenance de leurs matériaux et les relations qu’elles entretiennent avec leurs fournisseurs.

Dans cette optique, on doit impérativement mettre en place une collaboration ciblée. Elle peut prendre de nombreuses formes, mais on constate une nouvelle tendance chez les leaders du développement durable à utiliser le financement comme levier de changement dans leur chaîne d’approvisionnement.

Le financement, un levier de changement

Le financement de la chaîne d’approvisionnement tire parti de la bonne cote de crédit d’un acheteur pour offrir aux fournisseurs des conditions plus avantageuses et un accès plus facile à des fonds. Pour nous, cette approche est bénéfique pour tous, qu’il s’agisse des acheteurs, des fournisseurs ou de la planète.

Les grandes sociétés devront également collaborer avec leurs fournisseurs dans un contexte où elles se tournent vers des modèles d’affaires circulaires et repensent la conception de leurs produits. Elles peuvent coinvestir, communiquer des connaissances, partager des ressources, encourager l’innovation et favoriser l’adoption de nouvelles technologies.

Pour assurer une transition juste, équitable et efficace, de nombreuses autres parties prenantes devront également faire preuve de leadership. Par exemple, les gouvernements devront mettre en place des incitatifs pour rééquilibrer l’équation économique; les organismes sectoriels devront transmettre des renseignements et militer en faveur du changement; et les organisations non gouvernementales ont la responsabilité d’établir des normes et des indicateurs de mesure qui soulignent et facilitent des changements concrets.

Les banques internationales comme la HSBC ont la responsabilité de guider et d’accompagner leurs clients dans la réorganisation de leurs chaînes d’approvisionnement.

Le financement joue un rôle important. En tant que banque, notre engagement est d’offrir entre 750 et 1 000 milliards de dollars américains en financement et en placements durables d’ici 2030 afin de favoriser la transition des clients et un avenir durable. De plus, nous avons déjà octroyé plus de 210 milliards de dollars américains en vue de la réalisation de cet objectif (en date de l’exercice 2022)5.

Outre le financement, les banques jouent un rôle plus large dans le cadre de la transition en facilitant le processus et en aidant à atténuer les risques. Nous pouvons faciliter le changement en offrant des conseils, en menant des actions de sensibilisation et en donnant accès à des outils, comme les calculatrices du bilan carbone et la notation liée aux facteurs ESG aux fins de divulgation.

En tant que banque spécialisée dans le commerce international comptant 1,4 million de clients des services aux entreprises, nous sommes aussi bien placés pour absorber les risques en tant qu’intermédiaire dans une nouvelle relation commerciale, ce qui deviendra de plus en plus important à mesure que les entreprises chercheront à commercer ou à s’approvisionner de façon plus durable.

En répondant à ces pressions à court terme, les entreprises ont également l’occasion de réfléchir aux implications à long terme des réglementations sur le climat et la biodiversité. Pour qu’une chaîne d’approvisionnement soit résiliente, il faut d’abord qu’elle soit durable.

La transition passe par l’innovation

Enfin, on ne parviendra tout simplement pas à atteindre l’objectif zéro émission nette si l’on n’adopte pas de nouvelles technologies. Parmi celles-ci, citons les progrès en cours concernant le captage et le stockage de carbone ainsi que l’utilisation de la technologie de satellites pour mesurer les émissions au cœur de la chaîne d’approvisionnement. Nous devons développer les infrastructures d’énergie propre et mettre au point des carburants à faible teneur en carbone, en soutenant les entreprises et les chaînes d’approvisionnement.

L’hydrogène – en particulier l’hydrogène vert – pourrait jouer un rôle clé dans la transition, étant donné sa capacité à alimenter les transports et à faire fonctionner les turbines à gaz de manière évolutive. Cet hydrogène vert devrait également jouer un rôle majeur dans la transition de certains des secteurs à fortes émissions de carbone, notamment la sidérurgie, le transport et la production de ciment, ainsi que les matières premières pour le secteur des produits chimiques.

Dans cette optique, il est essentiel d’aider les entrepreneurs spécialisés dans les technologies climatiques à développer la nouvelle économie à faibles émissions de carbone et à réorganiser les pratiques héritées de la révolution industrielle. Nous sommes là pour soutenir ces entreprises grâce à des partenariats et à des financements destinés à répondre à leurs besoins bancaires tout au long du cycle, tout en les aidant à accroître l’adoption des technologies au moyen de recommandations à nos clients et à notre réseau mondial.

J’ai été témoin de ce potentiel à Sharm el-Sheikh et j’ai hâte de voir ce que 2023 nous réserve à l’approche de la COP28 aux Émirats arabes unis.

Aujourd’hui, au même titre que bon nombre de nos clients, nous émettons des gaz à effet de serre. Nous avons une stratégie pour réduire nos émissions et aider nos clients à faire de même. Renseignez-vous sur notre stratégie climatique au Canada et à l’échelle mondiale.

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