Transformer votre entreprise dans l’optique du développement durable

Tôt ou tard, toute entreprise, peu importe sa taille, doit se pencher sur sa stratégie de développement durable.

Selon une nouvelle étude de la Banque de développement du Canada, les petites et moyennes entreprises fournisseuses qui ne publient pas d’information sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) courent le risque d’être mises à l’écart. Parmi les entreprises sondées, la moitié croit que l’adoption de ces pratiques serait avantageuse pour les affaires et près du tiers estime que cela contribuerait à attirer et à retenir du personnel.

Par où commencer? Selon Dana Krechowicz, vice-présidente adjointe, Financement durable, Banque HSBC Canada, la première étape consiste à élaborer une bonne stratégie. Celle-ci doit décrire ce que le développement durable signifie pour l’entreprise, les mesures envisagées pour atteindre des objectifs comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et la manière dont la stratégie sera communiquée à l’interne et à l’externe. «Si elles ne l’ont pas déjà fait, les entreprises doivent réfléchir au développement durable, car de nombreux facteurs poussent au changement, comme la réglementation, les exigences de la clientèle et des effectifs, entre autres», affirme Mme Krechowicz.

Beaucoup d’entreprises qui se sont lancées sur la voie du développement durable déclarent que ces initiatives ont nettement accru leur valeur. Voici quelques conseils pour vous aider à mettre sur pied votre propre stratégie de développement durable.

Cerner les enjeux

En 2021, lorsque David Fraser est devenu président de Regency Fireplace Products, un fabricant de foyers au gaz, au bois et à l’électricité établi à Vancouver, l’un de ses premiers objectifs était que l’entreprise respecte davantage les principes de développement durable.

Il lui a été plus facile que pour d’autres de savoir par où commencer. En effet, la société mère de Regency, le groupe suédois NIBE¹, attache une grande importance à sa responsabilité environnementale et voulait réduire l’empreinte carbone de ses activités.

À cette fin, elle a analysé tous les aspects de ses activités émettant du dioxyde de carbone et choisi de se concentrer sur la réduction des émissions de son site de Delta, en Colombie-Britannique. Elle prévoit les abaisser de 65 % par rapport aux niveaux de 2019 au cours des sept prochaines années. L’entreprise cherche également à éliminer la styromousse de l’emballage de ses produits et à faire en sorte que ses foyers soient assez écoénergétiques pour que sa clientèle soit admissible à des incitatifs intéressants. «Pour moi, le développement durable a été l’occasion de faire le point sur nos activités», explique M. Fraser.

Souvent, l’établissement des priorités commence par une discussion avec les différents intervenants de l’entreprise, notamment la clientèle, le personnel, les investisseuses et investisseurs et d’autres, afin de déterminer ce qui leur tient le plus à cœur. Mme Krechowicz ajoute qu’il faut aussi s’intéresser à ce que font les concurrents.

Le Sustainability Accounting Standards Board est également une bonne source d’idées. Cet organisme sans but lucratif a dressé la liste des enjeux de développement durable qui ont le plus d’incidence sur les résultats financiers des entreprises de 77 secteurs.

Maîtriser les mesures

Une fois que les principaux enjeux ont été mis en évidence, Mme Krechowicz conseille de créer un plan pour les gérer, notamment en définissant les mesures de développement durable à surveiller, afin de mesurer les progrès au fil du temps. Ces mesures dépendent de l’entreprise; il peut s’agir de la consommation d’eau, des émissions de gaz à effet de serre, de la santé et de la sécurité du personnel, etc. Leur suivi permet de voir si les changements apportés ont une incidence sur les paramètres de base de l’entreprise, comme la rentabilité.

Regency a mesuré la quantité, en gigajoules, de gaz naturel, une source majeure d’émissions de CO2, consommé chaque jour par son usine de Delta, ainsi que la quantité de déchets solides, liquides et gazeux produits. En portant une attention particulière à ses indicateurs, l’entreprise a tout de suite su quoi faire pour accroître l’efficacité énergétique de son site. Elle envisage actuellement de changer le système de chauffage de ses bâtiments pour éliminer le recours aux combustibles fossiles, par exemple en installant des thermopompes.

Afin que le développement durable fasse partie intégrante d’une entreprise, celle-ci doit également tenir compte des retombées de ses efforts sur les résultats financiers, comme les ventes, la croissance et la fidélisation de la clientèle. «En fin de compte, votre stratégie de développement durable doit s’harmoniser avec votre stratégie d’affaires et ajouter de la valeur», souligne Mme Krechowicz.

Trouver votre passion

L’élaboration d’une stratégie de développement durable est un effort collectif. Pour que tout le monde travaille dans le même sens, tous les secteurs de l’entreprise doivent participer au processus. «Une stratégie de développement durable ne doit pas être cloisonnée, déclare Mme Krechowicz. Ce serait aller droit à l’échec. L’adhésion de la haute direction est aussi essentielle que celle des membres du personnel. C’est l’un des facteurs de réussite les plus importants.»

Regency en est le parfait exemple. L’entreprise attribue une bonne partie de ses réalisations au fait d’avoir engagé un gestionnaire de qualité qui a le développement durable et l’environnement en général à cœur. «Beaucoup de gens ont un CV et des antécédents intéressants. Mais ça ne suffit pas. Il faut se passionner pour ces questions, croit M. Fraser. De plus, cette mission ne doit pas être confiée à la personne qui occupe l’échelon le plus élevé de l’entreprise, car elle obtiendrait l’adhésion de tout de monde en raison de son titre. Il vaut mieux compter sur une personne qui se situe à un ou deux échelons plus bas; les membres du personnel seront plus inspirés par un de leurs pairs.»

Préparer l’avenir

Les stratégies de développement durable ne sont pas statiques. Elles doivent être évolutives et changeront immanquablement avec le temps. Dans le cas de Regency, lorsqu’elle a commencé à élaborer les plans de développement durable, l’entreprise a décidé de créer un comité bénévole sur le climat. Le comité se réunit régulièrement pour discuter des progrès réalisés et déterminer de nouveaux enjeux susceptibles de renforcer la stratégie. En plus d’aider l’entreprise à garder le cap sur ses objectifs, les groupes de ce type permettent aux membres du personnel de s’investir dans le processus.

Pour sa part, la HSBC est de plus en plus sollicitée par les petites et moyennes entreprises clientes qui lui demandent conseil pour atteindre leurs objectifs ESG. Bien que la HSBC ne soit pas un consultant en développement durable, elle peut les aider en mettant à leur disposition une foule de recherches et de perspectives mondiales.

«Nous savons que les petites et moyennes entreprises ont besoin d’aide, reconnaît Mme Krechowicz. Nous mettons à leur portée notre leadership éclairé et nos observations sur le marché – sur la manière dont les pairs et les autres entreprises clientes s’y prennent. Nous pouvons donner aux entreprises clientes des pistes de réflexion pour leur transition vers le développement durable.»

Aujourd’hui, au même titre que bon nombre de nos clients, nous émettons des gaz à effet de serre. Nous avons une stratégie pour réduire nos émissions et aider nos clients à réduire les leurs. Renseignez-vous sur notre stratégie climatique au Canada et à l’échelle mondiale.