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Il est temps de réduire l’échelle en cendres et de construire la table
Conversation avec... Sarah Stockdale, fondatrice et chef de la direction, Growclass
La série Conversation avec… de la HSBC vise à mettre de l’avant des chefs d’entreprise qui sont une source d’inspiration pour les entrepreneurs du monde entier.
Nous nous sommes récemment entretenus avec Sarah Stockdale, qui est fondatrice et chef de la direction de Growclass, une entreprise de formation en ligne spécialisée dans le marketing de croissance. Sarah nous a fait part de ses réflexions sur l’entrepreneuriat, l’équité, le plafond de verre et son désir de redéfinir ce qui est considéré comme du succès.
Parlez-nous de votre parcours qui a mené à votre succès en tant que chef de direction.
En toute honnêteté, nous sommes tous en constante évolution. Si je me considérais comme une leader accomplie, cela voudrait aussi dire que j’ai atteint le fil d’arrivée, ce qui n’est pas le cas. Le leadership impose une progression constante, ce qui signifie que le travail est toujours à refaire. C’est un horizon sans fin.
Mon parcours de leader a commencé chez Wave. Je faisais partie des 20 premiers membres de l’équipe de démarrage de la petite entreprise. J’y ai vécu deux rondes de financement importantes, alors j’ai eu la chance de participer à une forte vague de croissance de l’entreprise. Par la suite, je me suis jointe à la petite équipe de Tilt, à San Francisco, qui souhaitait faire une première incursion dans un marché étranger, au Canada. J’ai contribué à l’expansion de l’entreprise au Canada, puis j’ai dirigé l’équipe responsable de la croissance communautaire à l’échelle internationale, en Australie, au Royaume-Uni, en France, aux Pays-Bas et dans les pays nordiques. Nous avions des gestionnaires de la croissance sur place dans chaque nouveau marché. Mon équipe pouvait se réunir peut-être une fois par année. C’était un test incroyable de compétences en leadership, et j’ai connu plusieurs échecs avant de trouver la formule gagnante.
Tout le début de ma carrière a été consacré à la création et à l’expansion d’entreprises en démarrage, et j’ai adoré cela. Wave a depuis été acquise par H&R Block et Tilt a été acquise par AirBnB.
Comment votre travail au sein d’entreprises technologiques vous a-t-il incitée à lancer Growclass?
J’ai eu l’idée initiale lorsque j’embauchais du personnel, chez Tilt. Je devais à la fois faire croître l’entreprise et former les employés, et ça m’épuisait. J’aurais vraiment voulu avoir l’option d’envoyer mon équipe quelque part pour qu’elle obtienne une formation pratique en marketing et qu’elle ait accès à des ressources. Tout ce que j’ai trouvé était soit trop général et inutile, soit rempli de jargon très pointu. Puis, quand j’étais consultante auprès d’entreprises technologiques, j’entendais le même discours. Mes clients avaient de la difficulté à trouver d’excellents talents et à former leurs employés. Les fondateurs avec lesquels j’ai travaillé n’avaient pas de connaissances approfondies du marketing numérique et avaient besoin d’un endroit sans prétention pour faire leurs classes. Nous avons donc créé Growclass.
En poursuivant mon parcours, j’ai réalisé qu’en plus d’une formation professionnelle pratique, les gens avaient aussi besoin d’appartenir à une communauté et d’avoir un endroit pour s’épanouir sur le plan personnel. En entrepreneuriat, on se sent souvent seuls. D’où l’importance de former une communauté tissée serrée où nos membres peuvent obtenir des conseils, échanger des idées et célébrer leurs réussites. Je suis très fière de la communauté que nous avons bâtie. Je crois que c’est l’endroit le plus convivial et solidaire sur Internet.
Avez-vous toujours aspiré à occuper un poste de haute direction?
Non, pas dans l’esprit d’atteindre les hautes sphères d’une entreprise. Mon objectif a toujours été d’avoir une carrière intéressante où je pouvais exercer une réelle influence. J’aime vraiment aider les gens à croître, mais j’ai toujours voulu bâtir ma propre entreprise.
Selon vous, quels sont les principaux obstacles que les femmes doivent encore surmonter pour accéder à un poste de direction?
Si nous voulons vraiment ouvrir la voie à la haute direction, nous devons bâtir les entreprises. Plus il y aura d’entreprises fondées par des femmes et des personnes de couleur, plus nous verrons un changement dans l’occupation des sièges autour de ces tables. Je ne veux pas briser des plafonds de verre, je veux construire des structures sans plafond.
Pour ce faire, il faut donner à nos entreprises une chance équitable de réussir. En tant que fondatrices, les femmes obtiennent 3 % du capital de risque. Pour les fondatrices noires, il est question d’une part infime du gâteau, soit environ 0,24 % du capital de risque. Nos entreprises ne reçoivent tout simplement pas de financement. Nous n’avons pas accès aux ressources dont beaucoup d’hommes dans nos réseaux bénéficient.
Si nous voulons changer le profil des personnes qui occupent des postes de direction, nous devons changer les entreprises à la base. Je m’efforce donc d’aider les entreprises dirigées par des femmes et des personnes marginalisées à réussir.
Les entreprises en démarrage offrent-elles plus de possibilités aux femmes ambitieuses que les grandes entreprises?
Non, je ne crois pas.
Les entreprises plus établies, quoique pas toutes, ont des politiques en matière de RH. Elles doivent répondre de leurs actions devant un conseil d’administration et elles ont des employés qui surveillent ces enjeux, ou du moins, qui devraient le faire. Les entreprises en démarrage établissent souvent leurs propres règles. Elles ont beaucoup moins de comptes à rendre et elles ont tendance à être fortement dominées par un seul type de personne.
Je pense que les choses vont dans la bonne direction. On reconnaît que la situation doit s’améliorer et nous sommes nombreuses sur le marché, mais c’est très lent.
Dans quelle mesure le mentorat est-il important pour aider à gravir les échelons jusqu’aux postes de direction?
Honnêtement, je veux réduire l’échelle en cendres. Je ne veux pas que nous devions gravir les échelons d’une échelle, je veux mettre le feu à toute cette façon de percevoir notre cheminement de carrière.
Mais je crois que le mentorat et l’appartenance à une communauté sont les facteurs les plus importants pour aider quelqu’un à réussir. Je suis très reconnaissante envers les gens qui, tout au long de ma carrière, m’ont accordé de leur temps et m’ont aidée à progresser. Je leur dois beaucoup.
Avec Growclass, nous créons un réseau de soutien pour les fondateurs, les entrepreneurs et les agents de commercialisation. Nos apprenants ont accès aux conseils d’experts, à du mentorat, à de l’encadrement et à du soutien, car c’est la seule façon d’aider quelqu’un à passer à la prochaine étape de son parcours professionnel. Votre réseau de soutien doit être vaste, car personne ne réussit en vase clos.
Quel aspect de leur approche les entreprises doivent-elles changer pour s’assurer que les femmes soient prises en compte pour les postes de haute direction?
Il faut comprendre que la diversité des expériences, des antécédents et des façons de penser multiplie le potentiel de toute entreprise.
Si, par exemple, les grands décideurs d’une entreprise ont fréquenté des écoles semblables, sont issus de milieux socioéconomiques semblables ou passent leurs vacances dans des endroits semblables, il est certain que leurs décisions vont s’appuyer sur une compréhension très étroite du monde. Ils vont rater des occasions de faire croître leur entreprise.
Quand on regroupe des gens qui ont vécu des expériences différentes, c’est là que l’on voit naître des choses très intéressantes et créatives.
Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu?
«Avance malgré ta peur.»
C’est le mantra que j’ai utilisé pour bâtir mes entreprises. Nous sommes nombreux à attendre de sentir que nous sommes prêts pour avancer. Nous attendons ce moment magique pour sentir que le moment est propice pour démarrer une entreprise, mais ce moment n’arrive jamais. Les personnes qui bâtissent des entreprises, qui écrivent des livres et qui créent des œuvres artistiques ne sont pas les plus qualifiées. Ce sont celles qui se sentaient incompétentes et qui avaient peur, et qui ont avancé malgré tout.
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Publié par la Banque HSBC Canada (la «HSBC»).