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Incidence des mesures de relance et de la situation politique

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L’épidémie de COVID-19 a des répercussions majeures sur les économies tant développées qu’émergentes. La HSBC estime que l’économie s’est contractée d’environ 7 % en moyenne dans les pays développés et de 2 % dans les pays en développement. Ces chocs sont difficiles à absorber, mais nous sommes désormais à un tournant important, puisque les pays du monde entier commencent à assouplir les mesures de confinement dans le but de relancer l’économie.

À l’instar du Canada, les États-Unis ont annoncé et mis en œuvre de vastes mesures de relance pour soutenir les entreprises et les ménages partout dans le pays. Ces mesures ont certes apporté un soutien immédiat tant aux ménages qu’aux entreprises pendant la pire période de la pandémie de COVID-19, mais elles risquent également d’avoir des répercussions à long terme et de provoquer des problèmes d’accès au marché pour les entreprises étrangères.

Dans le cadre d’un webinaire, la HSBC s’est récemment penchée sur les effets de la pandémie de COVID-19 sur la situation économique américaine et sur leur signification pour le commerce extérieur du Canada et pour les entreprises canadiennes ayant des activités, des partenaires et des clients aux États-Unis.

Mesures de relance et situation politique

L’administration américaine du président Donald Trump a pris des mesures énergiques pour atténuer les effets de l’épidémie de COVID-19, et a dépensé des milliers de milliards de dollars en mesures de relance destinées à soutenir l’économie américaine.

Cet effort de relance s’est notamment articulé autour de la Coronavirus Aid, Relief and Economic Security Act (CARES), qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de 2 200 milliards de dollars destiné à venir en aide aux particuliers, aux entreprises et aux organismes
gouvernementaux touchés par la COVID-19. La CARES Act inclut des mesures essentielles, comme le Paycheck Protection Program (PPP), des subventions d’urgence pour les entreprises dans le cadre de l’Economic Injury Disaster Loan Program de la SBA, une bonification du financement des programmes de formation des entreprises et un assouplissement des critères permettant de se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi sur les faillites.

«Le PPP est incroyablement populaire», indique Christopher Rosello, responsable en chef des politiques publiques à HSBC Bank US NA. «Les entreprises peuvent maintenant transformer ces prêts en subventions si elles répondent aux critères, et cela s’applique également aux entreprises canadiennes qui exercent déjà des activités aux États-Unis.»

Les entreprises canadiennes qui souhaitent transformer ces prêts en subventions doivent tenir un registre précis de l’utilisation de ces fonds, explique Jaron Campbell, responsable en chef des services bancaires aux filiales internationales, HSBC Bank USA NA. Il y a une multitude de conditions à respecter pour que les prêts puissent être transformés en subventions; il est donc important que les entreprises disposent d’éléments solides permettant de démontrer qu’elles sont en règle.

M. Rosello abonde dans le même sens, et précise qu’il est plus important que jamais de tenir ses dossiers à jour compte tenu de l’augmentation des cas de fraude en lien avec le PPP. Il souligne qu’un certain nombre de tentatives d’escroqueries ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre et mené à des accusations de fraude1. La situation mènera probablement à des enquêtes de surveillance et à une série de vérifications à l’avenir.

Des modifications pourraient donc être apportées au PPP, notamment pour s’assurer que les communautés minoritaires aient accès aux fonds, selon M. Rosello.

La HSBC travaille en étroite collaboration avec ses clients et a traité plus de
4 000 demandes de PPP, avec un taux d’approbation de 90 %, ajoute-t-il.

Parallèlement, le Main Street Lending Program de la Réserve fédérale, d’une valeur de 600 milliards de dollars, entrera en vigueur sous peu; il viendra en aide aux entreprises de taille moyenne en mal de liquidités.

Contrairement à ceux d’autres programmes, les prêts octroyés dans le cadre du Main Street Lending Program ne peuvent pas être effacés et les banques doivent assumer une partie du risque, qui est estimé entre 5 % et 15 %. Les sociétés admissibles devront respecter de nombreuses conditions, et notamment plafonner la rémunération des cadres et les rachats d’actions. Le programme est de ce fait davantage considéré comme un filet de sécurité destiné aux entreprises qui ne peuvent pas obtenir de prêts supplémentaires auprès de leurs institutions financières à l’heure actuelle, précise M. Rosello.

À l’approche des élections, il sera plus difficile de faire adopter des lois

Républicains et démocrates se sont certes entendus pour faire rapidement adopter quatre projets de loi essentiels à la relance de l’économie, mais il ne fait aucun doute que les querelles partisanes reprendront de plus belle à l’approche de l’élection présidentielle de novembre, selon M. Rosella. Un autre projet de loi pourrait être déposé au cours de l’été et il s’attend à ce que les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, réclament une augmentation des dépenses, et à ce que les républicains adoptent plutôt une approche plus attentiste.

Un nouveau projet de loi pourrait prévoir une augmentation de la protection en matière de responsabilité pour les entreprises, un élargissement des prestations d’emploi et éventuellement l’envoi de nouvelles prestations d’aide. M. Rosello souligne toutefois que l’on ne sait pas quand les nouvelles mesures seront adoptées compte tenu des tensions partisanes qui risquent de prendre de l’ampleur à l’approche des élections.

M. Rosello estime en outre qu’il faut s’attendre à une montée du protectionnisme américain, tant du côté des démocrates que dans le camp républicain, puisque tous voudront prendre la défense des travailleurs, des entreprises et des emplois américains, en particulier dans le secteur de la santé. Les sondages montrent clairement que les électeurs veulent que l’Amérique soit davantage autosuffisante après la pandémie.

Ce qui nous attend au cours des prochains mois

Quelle sera l’incidence de ces importantes mesures de relance sur l’économie américaine à moyen terme? M. Wang observe que le département du Trésor américain et la Réserve fédérale américaine affichent un niveau de collaboration inédit et que les sommes consacrées jusqu’à présent à la relance de l’économie américaine sont elles aussi sans précédent.

Au début de 2020, la HSBC s’attendait à ce que le déficit fédéral américain tourne autour d’un millier de milliards de dollars. Désormais, compte tenu des quelque 3 000 milliards de dollars de mesures de relance adoptées, il semble que le déficit atteindra plutôt 4 000 milliards de dollars.

Dans la mesure où les taux d’intérêt demeurent faibles et qu’ils risquent encore de baisser, la santé du dollar américain et son statut de monnaie de réserve mondiale suscitent de plus en plus de questions. Ryan Wang, économiste en chef - États-Unis à Valeurs mobilières HSBC, n’anticipe pas de modification substantielle du statut du billet vert à moyen terme. Il estime toutefois que le gouvernement américain devra commencer à expliquer comment il a l’intention de dépenser à long terme. Ces plans et leur incidence sur l’économie américaine pourraient être déterminants pour les entreprises canadiennes qui exercent des activités aux États-Unis ou qui ont l’intention d’y accroître leur présence.

Quel effet la réalité économique américaine aura-t-elle sur les entreprises canadiennes? Pour le savoir, lisez cet article.

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