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La COVID-19 a-t-elle un effet d’accélération ou de freinage sur le secteur mondial de l’automobile?
Le secteur de l’automobile contribue à hauteur d’environ 19 milliards de dollars au PIB et il est depuis longtemps un des moteurs de l’économie canadienne. Il emploie directement 125 000 Canadiens (et 400 000 de plus dans les services après-vente et dans les réseaux de concessionnaires) et contribue donc de façon essentielle à la santé économique du paysi.
Mais, comme tous les secteurs, l’automobile s’est retrouvée au point mort au début de 2020 sous l’effet de la pandémie de COVID-19, et nombreux sont ceux qui se demandent quand et comment elle pourra prendre le chemin de la reprise. Les retombées sur le secteur canadien sont comparables à celles observées sur les autres marchés mondiaux : les nombreuses fermetures d’usines ont entraîné un ralentissement de la production, l’approvisionnement a été perturbé et la demande a ralenti de façon spectaculaire au début de 2020. Heureusement, le marché canadien n’est pas le seul à se retrouver dans cette situation et les tendances observées à l’échelle mondiale, abordées lors d’un récent webinaire de la HSBC, indiquent que le secteur pourrait s’en sortir assez bien lors de la reprise.
La fabrication de véhicules légers à l’échelle mondiale a diminué d’au moins 20 % au début de 2020 à la suite de la forte chute (25 %) enregistrée en Europe et en Amérique du Nord et de la baisse de 15 % subie par la Chine, selon Matti Suomalainen, responsable en chef du secteur de l’automobile à la HSBC. Même si on peut espérer une certaine forme de reprise en V en 2021, il faudra probablement trois à quatre ans de plus au secteur pour renouer avec ses niveaux de production de 2019 (90 millions d’unités).
Bien que le plus gros du secteur ait été gravement touché entre la fin février et le mois de mai, la plupart des principales régions manufacturières ont maintenant repris leurs activités. Presque tous les fabricants d’équipement d’origine en Europe ont rouvert leurs portes, ce qui indique que la production pourrait reprendre plus rapidement dans la région. En Chine, les équipementiers ont également renoué avec des niveaux de production semblables à ceux d’avant la pandémie. La chaîne d’approvisionnement mondiale du secteur de l’automobile étant à environ 80 % liée à la Chine, cela pourrait avoir des répercussions massives sur la production mondiale.
La COVID-19 va-t-elle contribuer ou nuire au virage vert du secteur?
Le marché des véhicules électriques s’est particulièrement ressenti de la COVID-19, les ventes ayant diminué d’environ 30 % à l’échelle mondiale. Toutefois, bien que l’on parle davantage de développement durable depuis le début de la pandémie de COVID-19, M. Suomalainen ne s’attend pas à ce que celle-ci entraîne un bouleversement majeur dans le secteur.
«L’Europe dispose déjà de normes d’émissions strictes et de programmes visant à encourager les consommateurs à acheter des véhicules électriques et pourtant, la demande de véhicules électriques reste faible en raison de l’ampleur des coûts et du manque de bornes de recharge», explique M. Suomalainen. «En Amérique du Nord, les gouvernements en font moins que les Européens et les politiques ont probablement des années de retard.»
En Chine, le gouvernement prend des mesures, mais l’attrait des consommateurs pour des solutions plus vertes reste faible. Toutefois, dans le but de stimuler les ventes de véhicules électriques, le gouvernement a décidé d’investir 2,7 milliards de dollars dans la construction de bornes de recharge, ce qui permettra d’en construire dix fois plus que l’an dernier. Des investissements similaires au Canada pourraient inciter davantage de consommateurs à se tourner vers les véhicules électriques à long terme.
Évolution encourageante des ventes
Selon les indications en provenance du marché chinois, il semble que la pandémie incite les consommateurs à miser de plus en plus sur la voiture pour leurs déplacements personnels et M. Suomalainen s’attend à ce que la même tendance se produise en Amérique du Nord et en Europe, dans la mesure notamment où bien des gens risquent de fuir les transports aériens pendant quelque temps.
«Les ventes d’automobiles résistent mieux aux États-Unis qu’ailleurs», indique M. Suomalainen. «Cela tient notamment au fait que 24 états ont choisi de garder les concessionnaires ouverts pendant le plus gros de la pandémie. La multiplication des options de financement pour l’achat de nouveaux véhicules a toutefois également contribué au niveau des ventes sur ce marché.»
Bien que la plupart des clients du secteur de l’automobile en Occident anticipent une baisse de 20 % à 25 % de leurs revenus en 2020, bon nombre d’entre eux sont parvenus à maîtriser leurs dépenses en immobilisations, et M. Suomalainen estime que le financement contribuera largement à une reprise rapide du secteur. «La plupart des achats de voitures en Amérique du Nord (environ 80 %) font l’objet d’un financement; donc, si les produits de financement restent faciles d’accès, les ventes de voitures devraient afficher une reprise solide», selon lui.
L’économiste en chef de la Banque HSBC Canada, David Watt, a toutefois quelques inquiétudes, compte tenu des tendances économiques générales observées au Canada, parmi lesquelles l’augmentation de la dette à la consommation. «Plus les gens s’endetteront, plus il leur sera difficile d’accéder à du financement.»
Malgré toutes les embûches qui continuent de parsemer la trajectoire du secteur canadien et mondial de l’automobile, certains signes positifs sont observables. Les niveaux de production augmentent progressivement et les consommateurs canadiens continuent d’avoir accès à différentes options de financement; dans ces conditions, le secteur pourrait en finir plus rapidement que d’autres avec les effets de la COVID-19.
iGouvernement du Canada, L’industrie canadienne de l’automobile
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Publié par la Banque HSBC Canada (la «HSBC»).