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Que font les entreprises canadiennes pour atteindre la carboneutralité?

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Vu les pressions croissantes pour faire la transition vers zéro émission nette, nous explorons les principaux enjeux auxquels font face les entreprises qui s’orientent vers des activités plus durables.

  • La HSBC surveille de plus près le bilan carbone de ses clients dans le monde afin de réduire ses émissions de portée 3 (ses «émissions financées»).
  • La banque internationale offre une gamme de produits et de solutions de financement durable, et joue un rôle plus proactif pour aider ses clients à réduire leurs émissions tout au long de leur chaîne de valeur.
  • Les entreprises devront examiner leurs propres émissions et seront appelées à surveiller celles produites par leur chaîne de valeur.
  • Établir des objectifs de développement durable et les atteindre présente des défis et d’excellentes occasions pour les entreprises.

De nombreuses entreprises au Canada comme ailleurs se sont engagées à atteindre zéro émission nette d’ici 2050. Clients, investisseurs, prêteurs et société civile exercent de plus en plus de pression pour mettre en œuvre ces engagements. Pour y faire face, les entreprises devront mieux comprendre leurs propres options de décarbonisation et celles de leurs fournisseurs. Quelles solutions les entreprises adoptent-elles pour accélérer la transition vers la carboneutralité?

Le récent sommet sur le financement durable organisé par le Globe and Mail explorait les risques et les occasions pour les chefs d’entreprise qui cherchent à tracer leur propre voie vers la carboneutralité. Pour l’occasion, la HSBC, McCain Foods et le chemin de fer Canadien Pacifique Kansas City (CPKC), de grandes sociétés canadiennes qui prennent des mesures concrètes pour gérer leurs transitions durables, ont apporté leur précieux éclairage.

HSBC : objectif zéro émission nette

La HSBC s’est fixé des objectifs mondiaux ambitieux pour devenir une banque carboneutre, notamment faire passer ses émissions financées en vue d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 ou plus tôt. La majorité des émissions mondiales de la Banque sont de portée 3, soit la part proportionnelle des émissions produites par les clients qu’elle finance. Par conséquent, la HSBC interagit de plus en plus avec ses clients mondiaux dans leur progression vers l’objectif zéro émission nette.

«Les mesures des entreprises pour atteindre la carboneutralité ont beaucoup progressé ces dernières années, une tendance qui va se poursuivre, estime Dana Krechowicz, vice-présidente adjointe, financement durable, Banque HSBC Canada. Les banques adoptent de plus en plus une optique zéro émission nette. Nous cherchons des occasions d’aider nos clients à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions», explique-t-elle.

L’approche de la HSBC consiste entre autres à fournir des produits de financement durable : prêts verts, financement du commerce vert, prêts liés au développement durable, et à les lier à des outils et des services-conseils, explique Krechowicz. «Nous sommes partenaires avec des organisations externes qui aident les entreprises, surtout les plus petites, dont les ressources sont insuffisantes pour embaucher un consultant en développement durable, précise-t-elle. Nous offrons beaucoup plus de soutien pratique aux clients pour les aider à lancer des initiatives de développement durable et de décarbonisation.»

La HSBC cherche à opérationnaliser ses objectifs carboneutres dans sa stratégie d’affaires, la gestion des risques, l’engagement des clients et la gestion de portefeuille. «Nous aidons activement les entreprises à réduire leurs émissions, explique Krechowicz. Nous voulons comprendre le profil d’émissions de nos clients et leur plan de décarbonisation, ajoute-t-elle. De plus en plus, la Banque va tenir compte des émissions financées dans ses processus décisionnels.»

Pour soutenir la lutte contre les changements climatiques, la HSBC met l’accent sur l’acquisition d’une expertise et de savoirs dans les technologies de décarbonisation pour appuyer les stratégies des clients. L’expérience de McCain Foods, fabricant canadien d’aliments surgelés, montre comment les entreprises peuvent accélérer leur décarbonisation.

McCain Foods : Jeter les bases d’un avenir durable

Les fabricants de produits alimentaires, comme McCain Foods, doivent établir une stratégie efficace pour décarboniser leurs activités. «Avant, il y avait une catastrophe naturelle environ tous les 10 ans. Aujourd’hui, c’est rare qu’il n’y en ait pas deux ou trois par année», explique Charlie Angelakos, vice-président, affaires extérieures et développement durable, McCain Foods. La stratégie de développement durable de McCain Foods est fondée sur la philosophie à la base de l’entreprise familiale et reçoit l’appui des actionnaires et des employés, explique Angelakos. Ses cibles d’émissions de portée 1 et 2 sont validées dans le cadre de l’initiative Science-Based Targets initiative (SBTi) et l’entreprise travaille à définir ses cibles à court terme, explique-t-il. «Nous investissons dans l’énergie solaire et éolienne dans nos installations, mais 80 % de nos émissions sont de portée 3, ce qui représente notre priorité pour l’avenir», déclare-t-il.

Afin de réduire ses émissions de portée 3, McCain Foods s’est engagée à se tourner exclusivement d’ici 2030 vers une agriculture régénératrice, une pratique durable qui protège le sol et l’agrosystème en général, tout en maximisant les rendements agricoles. Dans le cadre de son engagement, McCain Foods a annoncé trois «fermes de l’avenir», qui explorent les pratiques gagnantes pour étendre les techniques d’agriculture durable et aider ses agriculteurs et ses producteurs à réduire leurs émissions de carbone. Angelakos croit qu’il est important pour les entreprises, si elles veulent atteindre leurs objectifs, d’obtenir l’appui d’un plus grand nombre d’intervenants. «On ne peut pas se contenter d’avoir une équipe de développement durable qui travaille en solo. Il faut l’intégrer à l’ensemble de l’entreprise et fédérer tous les intervenants autour du projet de développement durable.»

Chemin de fer CPKC : sur la bonne voie pour des activités plus vertes

Le Canadien Pacifique (CP) a récemment fusionné avec Kansas City Southern (KCS) pour devenir le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC), premier et seul chemin de fer à voie unique reliant le Canada, les États-Unis et le Mexique. Ces dernières années, clients et actionnaires ont exercé des pressions accrues sur le CPKC. «Vers 2018, nous avons pris conscience que nous n’avions pas suivi l’évolution des attentes en matière de développement durable, explique Glen Wilson, vice-président, sécurité, environnement et réglementation, CPKC. «Nous avons donc mis en place des normes très rigoureuses de divulgation de l’information sur le développement durable, en plus d’effectuer une analyse des scénarios climatiques conforme au Groupe de travail sur la divulgation de l’information financière relative aux changements climatiques, et d’élaborer une stratégie climatique globale.»

Pour rendre ses activités plus durables, le CPKC s’attaque aux émissions de son parc de locomotives diesels-électriques. L’entreprise met au point de nouvelles locomotives alimentées à l’hydrogène et s’est engagée à mettre sur pied des pôles d’hydrogène, un réseau de sites pour la production et le stockage d’hydrogène vert.

L’expérience du CPKC montre que toutes les entreprises ont intérêt à respecter leurs engagements climatiques. Cela présente des occasions et des défis. Wilson rejette l’idée que l’accent mis sur le développement durable limite la croissance économique, expliquant que le CPKC réinvestit 20 % de ses revenus dans les infrastructures et contribue au transfert du transport de marchandises de la route au rail, ce qui devrait réduire de 64 000 le nombre de camions par année sur les autoroutes américaines.1 «Ce qui va multiplier les investissements dans les infrastructures, les avantages pour le secteur des transports et favoriser la croissance économique, affirme Wilson.

«À l’interne, une grande partie de nos employés sont aussi motivés à atteindre la carboneutralité; tout ça contribue à attirer et à fidéliser les employés, sans compter tous les autres avantages, ajoute-t-il. Mon message aux entreprises est qu’elles peuvent accomplir beaucoup en relativement peu de temps si elles s’engagent vraiment.»

Aujourd’hui, au même titre que bon nombre de nos clients, nous émettons des gaz à effet de serre. Nous avons une stratégie pour réduire nos émissions et aider nos clients à faire de même. Renseignez-vous sur notre stratégie climatique au Canada et à l’échelle mondiale.

Pour en savoir plus sur le sommet sur le financement durable, regardez l’événement en différé ici.

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