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Les consommateurs encouragent les chaînes d’approvisionnement durables

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Les consommateurs attendent beaucoup des entreprises où ils achètent.

Les consommateurs attendent beaucoup des entreprises où ils achètent. Ils veulent les meilleurs produits et services, mais recherchent de plus en plus les fournisseurs fermement engagés envers la collectivité et le monde en général.

Près de la moitié (48 %) des Américains accepteraient sûrement ou probablement de consommer moins au profit de l’environnement, selon un récent sondage de la firme Nielsen1. Il ne s’agit pas d’une simple tendance. En accord avec leurs valeurs, ces consommateurs ont consacré 128,5 milliards de dollars aux produits d’achat courant en 2018.

Le souci du développement durable n’anime pas que les consommateurs; investisseurs, gouvernements et organismes de réglementation emboîtent le pas. Ce mouvement de société force les entreprises à offrir des produits durables, tout en contribuant à la collectivité à l’échelle locale et nationale.

Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ne s’apparentent plus à un geste symbolique : Internet rapporte les faux pas à la vitesse de l’éclair. La préoccupation est telle que la responsabilité de l’entreprise s’étend même à ses fournisseurs et partenaires.

Un événement peut marquer la marche du changement. Dans le secteur du vêtement, on songe à l’incendie d’une usine de Dhaka, au Bangladesh, en 2012. Au moins 117 personnes ont péri et 200 ont été blessées et des milliers d’ouvriers du textile bangladais ont manifesté sur place durant trois jours, réclamant plus de sécurité au travail.

L’incident a soulevé l’indignation mondiale au motif que les entreprises étrangères devraient assurer la sécurité et le bien-être d’une main-d’œuvre dont elles bénéficient.

«L’industrie a alors pris conscience qu’elle devait changer, explique Priyamvada Singh, responsable en chef régionale, produits, propositions et structuration, commerce international et financement des comptes clients, HSBC Bank USA. L’événement a engendré des forums qui ont permis aux secteurs du textile, de la mode et du vêtement de définir ensemble ce qui pouvait être fait.»

Des normes de conformité étaient en place avant la tragédie, mais leur application laissait vivement à désirer, sans parler du laxisme dans le contrôle des déclarations des fournisseurs.

Diverses ententes ont suivi – notamment l’Accord sur la protection contre les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, proposé par des entreprises européennes, et l’Alliance pour la sécurité des travailleurs du Bangladesh, soutenue par Walmart et Gap aux États-Unis – afin d’améliorer les conditions de travail et de mener les inspections nécessaires au respect des normes.

En parallèle, les pratiques de la mode jetable sont de plus en plus décriées. Accélérée en partie grâce à la diffusion des tendances par les médias sociaux et les influenceurs en ligne, la démocratisation de la mode ces dernières années a fait en sorte que l’on ne porte les vêtements que quelques fois avant de s’en défaire. Dans le rapport The State of Fashion 20182, on souligne que, sans réforme, le secteur de la mode pourrait représenter le quart du budget carbone de la terre d’ici 2050.

Le secteur a réagi. Si certains détaillants mondiaux, comme H&M et Levi’s, établissent des points de collecte pour le recyclage des vêtements, allant jusqu’à offrir aux clients un bon de réduction, d’autres innovent : Adidas s’engage à n’utiliser que du polyester recyclé dans ses vêtements et chaussures d’ici 2024, par exemple.

Même dans les secteurs sans grande controverse, le développement durable gagne discrètement en priorité. Tessie Petion, responsable en chef, recherche ESG, Amérique, HSBC Bank USA, souligne un rapport publié l’an dernier par la HSBC sur la production de viande sans antibiotique et soucieuse du bien-être animal.

«Les consommateurs continuent de payer plus cher pour de la viande sans antibiotique et d’autres initiatives de promotion du bien-être animal. On considère qu’il s’agit d’un petit créneau sur le marché, mais le volume se maintient», précise-t-elle.

Ce niveau de développement durable dans la chaîne d’approvisionnement est difficile à gérer pour les entreprises, à part les multinationales. Les sociétés doivent pouvoir rentabiliser leur développement durable, tout en soutenant la concurrence féroce sur les marchés. C’est pourquoi les banques jouent aussi un rôle important dans la promotion du développement durable et des enjeux ESG.

La règle du développement durable

Le Groupe HSBC affectera 100 milliards de dollars US au financement et à l’investissement dans le développement durable à l’échelle mondiale d’ici 2025. La HSBC s’intéresse aussi de près au secteur de l’énergie, visant à faire en sorte que la totalité de son électricité provienne de sources renouvelables d’ici 2030.

«Notre rôle de soutien des chaînes d’approvisionnement durables par le financement du commerce international est aussi essentiel», estime
Mme Singh. La HSBC fait appel à des incitatifs financiers pour encourager les entreprises à élaborer un programme de chaîne d’approvisionnement plus durable.

La HSBC peut appliquer des paliers tarifaires dans le cadre d’un programme de financement de la chaîne d’approvisionnement et établir l’écart de prix en fonction de la cote de développement durable du fournisseur. La cote est calculée selon les normes définies par l’acheteur clé – par exemple, un système d’évaluation mis au point par le client pour son secteur ou basé sur le système d’un tiers, comme l’indice Higg pour les vêtements. Les fournisseurs les mieux cotés obtiennent le meilleur taux de financement.

La HSBC structure le programme avec l’acheteur clé en fonction des objectifs ou des normes de conformité des fournisseurs, et les frais des paliers de financement sont liés aux cotes de développement durable. Les paliers sont établis de façon transparente pour tous les fournisseurs et l’écart de prix est adapté au secteur.

«Le point de départ repose toujours sur le coût du crédit pour le client clé, qui veille à la mise en œuvre du programme de financement de la chaîne d’approvisionnement», explique Mme Singh.

«Les fournisseurs qui atteignent la meilleure cote ou cible de développement durable sont admissibles au taux de financement le plus près du coût de crédit pour l’acheteur clé. Un écart s’applique aux autres fournisseurs moins bien classés. L’écart de prix n’est pas uniforme. Il varie d’un programme à l’autre, compte tenu des principaux objectifs de développement durable de l’acheteur clé, du secteur d’activité de l’entreprise et de ses fournisseurs.»

Le soutien financier n’est que le premier pas. Par l’entremise de son service du développement durable, la HSBC s’associe aussi à divers organismes qui forment les fournisseurs aux normes qu’ils doivent respecter.

Par exemple, la HSBC a contribué à fonder l’Apparel Impact Institute, qui réunit des marques, des fabricants et des parties prenantes du secteur afin de transformer l’environnement pour les travailleurs de la mode.

Les fournisseurs doivent comprendre pourquoi ils obtiennent, par exemple, le bronze plutôt que l’argent ou l’or lorsqu’ils sont évalués. Leur souligner les points à améliorer et leur offrir la formation nécessaire aide les fournisseurs à atteindre les nouvelles normes et favorise la transparence du développement durable pour toutes les parties prenantes.

Les progrès technologiques peuvent aussi faciliter le suivi dans la mise en œuvre des initiatives de développement durable. Des applications de la chaîne de blocs, par exemple, peuvent servir à trouver la provenance de chaque élément d’un produit.

Selon Mme Singh, «on peut déterminer d’où vient le coton utilisé dans les vêtements confectionnés à l’usine puis livrés en magasin».

«Les entreprises recherchent la traçabilité, de la matière brute au produit fini», selon elle.

Comprendre l’intérêt commercial

Les incitatifs financiers soutiennent largement le développement durable, mais, de plus en plus, les sociétés y adhèrent parce que c’est rentable. Les fournisseurs qui investissent dans le développement durable estiment y trouver leur compte en raison des gains d’efficacité.

Aux yeux de Mme Singh, «la rentabilité doit justifier ces investissements».

«La recherche montre que les améliorations en matière de développement durable rapportent à long terme. Les sociétés qui y investissent sont beaucoup plus durables à long terme que les autres. Elles réduisent leur consommation d’électricité, d’eau, etc., et en bénéficient.»

La mise en place d’une chaîne d’approvisionnement durable exige aussi d’être attentif à la façon dont le monde risque d’évoluer, estime Mme Petion.

«Dans le contexte des changements climatiques, entre autres, il faut être capable d’imaginer le monde de demain. Par exemple, comment protéger votre entreprise des feux de forêt ou de la sécheresse. Notre banque aide les clients à se préparer aux défis qui les attendent», ajoute-t-elle.

Mais c’est la réaction des consommateurs qui trace le chemin de l’entreprise en matière de développement durable.

«Le développement durable doit être beaucoup plus visible. Les entreprises veulent que leurs produits l’affichent fièrement et veulent pouvoir affirmer qu’elles font plus que jamais la promotion du développement durable et de sa visibilité dans leurs chaînes d’approvisionnement», conclut Mme Singh.

Pour savoir comment intégrer le développement durable à votre chaîne d’approvisionnement, consultez votre gestionnaire de relations bancaires dès aujourd’hui.

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