Changing the Supply Chain Landscape | HSBC Canada
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Comment les chefs d’entreprise canadiens s’adaptent-ils à l’évolution de la chaîne d’approvisionnement?

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Livraisons en retard. Tablettes vides. Chaînes de production au ralenti. Conteneurs d’expédition vides.

La pandémie a mis en lumière la fragilité des chaînes d’approvisionnement internationales, qui jouent un rôle important en coulisse dans tous les aspects de notre vie quotidienne.

Les entreprises du monde entier ont dû s’adapter pour essayer de fonctionner dans un semblant de normalité tout en essayant de répondre aux demandes des clients malgré les nombreux défis uniques à notre époque.

Alors, comment les chefs d’entreprise canadiens se sont-ils tirés d’affaire au cours de l’une des périodes sans contexte les plus uniques et difficiles de l’histoire des affaires mondiales? Et à mesure que nous nous éloignons du pire de la crise de santé publique mondiale, comment réussissent-ils à surmonter les défis nouveaux et en évolution constante engendrés par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement partout dans le monde?

Cette question fut au cœur des discussions d’un récent événement organisé par le Canadian Club, auquel de hauts dirigeants de la Banque HSBC Canada et d’importants fabricants canadiens participaient. Voici un aperçu de cette conversation.


Linda Seymour
Chef de la direction
Banque HSBC Canada


Comment décririez-vous vos 18 derniers mois?

Comme pour bien d’autres, les 18 derniers mois ont été des montagnes russes pour moi. Je suis devenue chef de la direction à la Banque HSBC Canada au début de la pandémie. Je me plais à dire à la blague que je suis une «chef de la direction virtuelle».

Notre façon de mener nos activités depuis le début de 2020 a certes présenté son lot de défis, mais la réaction des gens a été inspirante. Je ne saurais trop insister sur la qualité des employés de notre entreprise, leur persévérance et leur dévouement. Cela m’a remplie de fierté d’une façon vraiment unique. Je n’aurais jamais pu imaginer un tel niveau si nous avions été dans une période normale de la vie.

Malgré les multiples défis que la pandémie a soulevés, je suis heureuse de ressentir une telle reconnaissance envers les employés de l’entreprise que j’ai le privilège de diriger.

Selon les dires de vos clients, quelles ont été les répercussions de la pandémie sur leurs activités depuis le début?

Chaque jour, j’essaie de parler à au moins un client de la Banque HSBC Canada.

La souplesse de nos clients devant la très grande adversité des 18 derniers mois m’a beaucoup impressionnée. Je les ai vus diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, créer des magasins en ligne, repérer de nouveaux clients et leur vendre des produits. Peu importe ce qu’ils ont dû faire pour survivre ou prospérer, ils ont été à la hauteur de la tâche.

Je pense que la résilience dont nous avons tous fait preuve durant la pandémie est de bon augure pour l’avenir de l’économie canadienne.

Quelles sont vos attentes maintenant?

La pandémie a véritablement dévoilé bon nombre des défis et des fragilités de la chaîne d’approvisionnement mondiale, et je ne pense pas que ces problèmes se régleront du jour au lendemain. Toutefois, la croissance du PIB est actuellement supérieure à la moyenne et nous prévoyons une croissance de la contribution des entreprises l’an prochain. Aussi, il ne faut pas oublier que les pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales mènent à des occasions d’accroître la production au pays.

Malgré les pressions que subissent actuellement les chaînes d’approvisionnement, il existe encore d’excellentes occasions d’accroître les échanges commerciaux avec des marchés internationaux en croissance rapide au cours des prochaines années. Selon Exportation et développement Canada, nous sous-estimons notre potentiel d’exportation de 50 milliards de dollars par année, et nous avons la capacité de multiplier par quatre nos exportations au cours des 20 prochaines années.

Il existe donc d’excellentes occasions pour les entreprises non seulement de renforcer leurs efforts au pays, mais aussi de s’engager davantage à l’échelle internationale, surtout si elles peuvent limiter le risque en le faisant. La collaboration avec de solides partenaires et conseillers qui ont une connaissance de première main des marchés visés peut aider les entreprises à réussir les prochaines étapes du niveau international.


Anna Sanchez, CPA, CMA
Vice-présidente à la direction
Metrican


Quel a été le plus grand défi lié à la chaîne d’approvisionnement auquel vous avez dû faire face durant la pandémie?

Le secteur de l’automobile est toujours durement touché. Nous avons subi des répercussions dès que la Chine a commencé à avoir des cas de COVID-19.

Fermetures de frontières, pénuries de semi-conducteurs, longs délais de livraison. Nous avons eu tous ces problèmes en même temps.

Nous avons dû prendre des décisions dès le début. Comment allions-nous composer avec ces problèmes? Pour nous, cela signifiait de travailler en étroite collaboration avec les clients et les fournisseurs. Nous devions continuer de nous adapter à un environnement en constante évolution et de mettre en place des chaînes d’approvisionnement solides et adaptées dans tous les pays où nous exerçons nos activités. La vente est alors devenue essentielle.

Quelle a été l’incidence de la pénurie de semi-conducteurs sur votre entreprise? Parmi les problèmes que vous avez rencontrés, lesquels ont nui directement à votre chaîne d’approvisionnement?

Le secteur de l’automobile a été confronté à des défis qui ont eu une incidence sur la chaîne d’approvisionnement dès le premier jour. Tout a commencé par la pandémie et s’est poursuivi avec la fermeture d’entreprises et d’usines de fabrication.

Puis, la pénurie de semi-conducteurs a suivi, entraînant alors la fermeture périodique et à différents moments d’un grand nombre de fabricants d’équipement selon leur situation géographique et la situation dans leur région. Ensuite, la fermeture de ces derniers provoquait celle de leurs fournisseurs.

Pour nous, cela signifiait que les ventes fluctuaient chaque jour, chaque semaine et chaque mois. Il était presque impossible de prévoir ce que nous vendrions et ce que nous devions produire. Cela a entraîné des problèmes d’horaire et d’heures supplémentaires, ainsi que de nombreux retards. Les ventes ressemblaient à des montagnes russes.

Ce qui nous a vraiment aidés à composer avec ce qui était pratiquement une série de situations impossibles, c’est le soutien que nous avons reçu de toutes parts, d’abord et avant tout de nos employés, puis de nos clients, de nos fournisseurs et de la HSBC. Nous n’aurions jamais pu réaliser tout ce que nous avons fait sans le soutien de notre banque.

Quelles sont vos attentes maintenant?

La fermeture des frontières a eu une incidence démesurée sur nous. Beaucoup d’équipements fabriqués avant la pandémie de COVID étaient destinés à nos usines à l’extérieur du Canada, et la fermeture des frontières a rendu leur expédition presque impossible.

Pour répondre à la demande durant la pandémie et nous préparer pour l’avenir, nous avons dû lancer de nouveaux programmes dans différents marchés et les soutenir davantage au niveau local. En fait, je pense que cela nous a permis d’acquérir diverses compétences dans différents pays, ce qui a facilité l’exploitation d’usines indépendantes pendant très longtemps et la fabrication plus près du client.

Une automatisation accrue et une collaboration plus étroite avec nos partenaires et nos fournisseurs nous aideront aussi à combler les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de l’automobile et à mettre en œuvre des stratégies conçues pour répondre aux besoins de nos clients.


Martin Lieberman
Associé directeur
Lamour Group


Quel a été le plus grand défi lié à la chaîne d’approvisionnement auquel vous avez dû faire face durant la pandémie?

En tant que plus important importateur de vêtements au Canada, notre objectif initial était de ne pas paniquer devant cette situation. Nous avons vite compris que nous pouvions y arriver grâce à une approche rigoureuse.

Le plus grand défi était celui des conteneurs partout dans le monde. Notre chaîne d’approvisionnement se situe principalement en Chine. Avant la pandémie de COVID-19, nous prévoyions un délai de 120 jours entre la commande et la réception par le client. En raison des défis actuels liés aux conteneurs, le délai est maintenant de 180 à 210 jours.

Les défis des deux dernières années vous ont-ils amenés à repenser le rôle et l’importance de la technologie dans vos activités?

Tout à fait, surtout en ce qui concerne le rôle de la technologie dans le transport des biens. C’est effrayant de savoir qu’il faut presque trois mois pour que quelque chose arrive à destination une fois qu’il est expédié. Il est essentiel – surtout aujourd’hui – d’avoir des outils pour nous aider à mieux comprendre où se trouvent nos marchandises.

Nous avons la chance de disposer d’un certain nombre d’outils qui nous aident à garder un œil sur nos marchandises en tout temps, soit des technologies comme l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique et l’analyse prédictive. Ces outils s’améliorent chaque jour. Ils nous permettent d’établir un meilleur équilibre entre les installations de l’entreprise et le transport de marchandises et d’essayer de déterminer quel sera le meilleur endroit pour servir les clients.

Quelles sont vos attentes maintenant?

Honnêtement, nous ne savons pas exactement ce qui arrivera ensuite. Il y a d’énormes inconnues.

Une congestion portuaire? Des grèves? Des éclosions de COVID-19? Il y a beaucoup de problèmes que nous ne connaissions même pas il y a six mois. Cela signifie que nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour planifier des solutions.

Nous avons donc appris qu’il est absolument nécessaire d’avoir plusieurs plans d’urgence. Nous reconnaissons qu’aujourd’hui et dans un avenir prévisible, nous devons prévoir des délais d’approvisionnement et des délais de livraison plus longs.

En tant que marché, nous devons faciliter l’accès des biens aux ports dès aujourd’hui. Aux États-Unis, Joe Biden a ouvert des ports en service continu sept jours par semaine. Nous pouvons faire de même ici. Le gouvernement doit se rendre compte que les sociétés qui expédient des marchandises ne sont pas les seules perdantes, c’est aussi le pays lui-même qui perd de l’argent chaque jour en raison de problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement. De nombreuses parties prenantes accueilleraient favorablement la création d’un groupe de travail chargé de faire bouger les choses le plus rapidement possible.


Warren M. Spitz
Fondateur et chef de la direction
UCS Forest Group of Companies


Quel a été le plus grand défi lié à la chaîne d’approvisionnement auquel vous avez dû faire face durant la pandémie?

Ce fut un véritable coup de fouet pour nous. Nous avons eu très peu de problèmes avec la chaîne d’approvisionnement au début, car la demande pour nos produits était très faible. Les chantiers de construction avaient fermé et les projets étaient arrêtés.

Tout au début de la pandémie, nous étions surtout préoccupés par le fait d’avoir un surplus de stocks. Toutefois, il y a eu un renversement de situation à l’été 2020. Comme le confinement se prolongeait, les consommateurs ont commencé à entreprendre des projets de rénovation domiciliaire qu’ils remettaient peut-être depuis des années.

Depuis, la demande a atteint un sommet sans précédent, ce qui a causé d’importants problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement. Pour y remédier, nous avons fait beaucoup de choses comme les autres entreprises qui se sont retrouvées dans la même situation. Nous avons constitué des stocks, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les fournisseurs, nous avons acheté le plus de produits possible, puis nous avons tout fait pour servir le client.

Le développement durable est-il demeuré une priorité pour votre entreprise tout au long de la pandémie ou a-t-il été relégué au second plan par les demandes plus urgentes liées à la pandémie?

Évidemment, la pandémie a pris une place immense dans la plupart des entreprises, mais beaucoup de choses ont quand même été faites durant cette période pour faire progresser nos efforts en matière de développement durable. Nous avons un vice-président du développement durable attitré qui dirige un certain nombre d’initiatives. Aussi, en tant qu’organisation, nous participons au développement durable de l’industrie forestière depuis le premier jour.

Nous croyons que notre produit est unique parce qu’il est biologique, durable et renouvelable, mais nous devons faire preuve de leadership responsable à cet égard. Au sein de notre entreprise, nous avons déjà adopté des pratiques gagnantes et commencé à utiliser des véhicules et des chariots élévateurs à fourche électriques pour aller plus loin dans notre approche en matière de développement durable.

J’ajouterais que du point de vue du développement durable et de l’exploitation, il y a eu un tsunami d’innovations au sein de l’entreprise depuis le début de la pandémie. Des gens de tous les secteurs de l’entreprise ont travaillé en étroite collaboration pour résoudre les problèmes au cours des 18 derniers mois. Je m’attends à ce que cela se poursuive au cours de la prochaine phase de notre entreprise.

Quelles sont vos attentes maintenant?

À court terme, il faut déployer des efforts pour atténuer certains des problèmes qui reviennent constamment dans la chaîne d’approvisionnement, surtout en ce qui a trait au transport. Nous sommes établis au Canada et aux États-Unis, et une grande partie de nos activités de transport se fait par voie maritime. À l’heure actuelle, trois sociétés internationales de transport de marchandises dominent le marché. Nous devons donc payer des frais de transport inéquitables. Je ne suis pas de ceux qui préconisent la réglementation, mais c’est un domaine où les choses doivent changer rapidement.

À long terme, il faut mettre davantage l’accent sur la construction d’infrastructures et le soutien de nos lignes de chemin de fer. La pandémie et la forte demande de produits ont vraiment mis en lumière les risques liés aux infrastructures.

Vous voulez entendre toute la discussion? Cliquez ici pour obtenir la version sur demande (en anglais seulement).

Vous avez des questions sur l’incidence que la situation actuelle de la chaîne d’approvisionnement pourrait avoir sur votre expansion à l’échelle internationale? Communiquez avec la HSBC pour en savoir plus sur vos options.

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